Gouvernement

« Le gouvernement se renvoi la patate chaude »

 Ce sont les mots de Caroline Hubaut, bénévole au centre Répit a Tournai. Elle y est depuis des années en récupérant et triant des vêtements pour les migrants en transit. Ces migrants ne sont que de passage en Belgique car leur objectif est de rejoindre le Royaume-Uni afin de bénéficier de la loi Dublin. Véritable Eldorado selon eux, le Royaume-Uni bénéficie de la loi Dublin, une  loi qui grossièrement stipule que tout demandeur d’asile à le droit de rester dans le pays où il est le temps que sa demande soit acceptée.

 « J’ai vu des enfants ou des femmes enceintes »

 Tournai n’est pas une plaque tournante du passage vers le Royaume-Uni mais un lieu stratégique pour ces migrants de se rendre à Calais et prendre un passeur jusqu’à Douvres. Ils passent la Manche grâce à des passeurs qui les font payer pour rejoindre les côtes. Des bateaux remplis à rebords de personnes qui souhaitent rejoindre la « Terre Promise ». Éthiopiens, érythréens, somaliens, libyens et soudanais. Tous sont là pour vivre une vie loin des problèmes de leurs nations de naissance. Tous abandonne leurs bien voire leurs études. « Certains était de grand musiciens, de grands scientifiques, des docteurs dans diverses matières ou des chirurgiens » dit Caroline.

 « On fait de tout là bas »

 Les actions du centre sont diverses, don de vêtements destinés à la poubelle, don de repas préparés par des bénévoles, activités en tout genres. Un petit oasis dans leur long et dangereux désert. Tout se fait bénévolement car tout est basé sur la solidarité et l’ouverture d’esprit. Lors des fêtes orthodoxes, de nombreuses activités en lien avec ces dernières sont mise en œuvre. Il est bon de rappeler que tout n’est pas rose, les bénévoles n’ont pas le droit de les conduire à la frontière ou de les laisser loger dans le centre pour la nuit. Certains comme Caroline ont accueillis ces migrants dans leur domicile personnel : « Je n’ai jamais ressenti une telle gentillesse, cela me rendait presque mal à l’aise car pour nous remercier, ils n’hésitent pas à faire le ménage ou la vaisselle voire la cuisine. On avait beau dire de ne pas le faire ils le faisaient. »

 Théo Carlier